Le match dans SUD-OUEST
US Dax : la victoire sous les sifflets
Les Dacquois ont signé leur première victoire de la saison face à Trélissac, à domicile dimanche après-midi. Il faudra cependant oublier la seconde période avec cinq essais encaissés.
« Un bon coup de pied au cul, ça fait du bien parfois » avait lancé Frédéric Tauzin, le manager de l’US Dax, à la fin de la séance d’entraînement jeudi. Les effets s’en sont fait ressentir une fois sur leur pelouse de Maurice Boyau, hier après-midi face à une équipe de Trélissac très vite dépassée par les événements.
Mais c’était sans compter sur le réveil des joueurs de Sylvain André au retour des vestiaires qui entamaient, ce qu’on appelle désormais communément une remontada. Cinq essais et un bonus défensif laissaient finalement un goût bizarre à la victoire des Dacquois, sifflés par un public pourtant venu nombreux.
Le paradis…
Pour leur retour à Maurice Boyau, les Dacquois ont un peu vécu le même scénario que les Bleus lors de leur match d’ouverture de la Coupe du Monde face à l’Argentine. Dès le coup d’envoi, tout leur souriait avec des points récoltés à chaque incursion dans le camp adverse. Après une première pénalité passée par Curutchet (2e), les festivités étaient lancées par le centre Hollet qui concluait le bon travail de Reteau et Pilati dès la 3e minute (7–0). À peine six minutes plus tard, Reteau jouait vite et se faufilait dans la défense du Stade Athlétique Trélissacois. Le deuxième ligne Bidau avait parfaitement suivi et pouvait faire jouer Delai derrière lui pour un essai parfaitement construit (17–3). Un doublé de pur ailier pour Pilati (27e et 30e) et un bras tendu dans l’en-but de Reteau venaient ficeler une mi-temps presque parfaite (41–6).
« Certes j’étais sorti un peu énervé du match contre Anglet (il était rentré pour les cinq dernières minutes) mais cette titularisation et les consignes du coach de mettre de la vitesse dans mes prises de balle m’ont mis sur la bonne voie. Après sans mes coéquipiers, je n’aurais pas pu marquer ces essais ! », se satisfaisait Alexandre Pilati à l’issue du match. Ces actions travaillées depuis la reprise et enfin appliquées sur le terrain étaient largement favorisées par une conquête plus qu’efficace en touche mais surtout en mêlée où le pack visiteur ne voyait quasiment pas le jour.
Puis l’enfer
Pour ces Dacquois bien en jambes, il n’aurait presque pas fallu passer par le vestiaire. « Nous allions avoir du mal à faire mieux et eux à faire pire alors le minimum c’était de les prévenir… Mais on démarre par un coup d’envoi direct en touche, des plaquages hauts, des cartons et après c’est l’engrenage », confiait Tauzin après la rencontre. Le réveil des Trélissacois a en effet sonné par un essai de pénalité rapidement sifflé pour sanctionner des locaux qui n’étaient pas à dix mètres après un coup de sifflet de M. Mastoumecq (41–13, 44e). « Si l’écart n’est pas aussi grand, jamais il ne le siffle. J’ai dit à l’arbitre qu’il leur faisait un cadeau à cause du score », glissait Florian Argel.
Mais peu importe, les noir et jaune avaient mis la main sur le ballon, retrouvaient le sens de leur jeu et devenaient agressifs dans l’axe. Pour ne rien arranger, l’essai du centre Detré (41–20, 50e) était entouré par un carton jaune pour plaquage haut du talonneur Auzqui (43e) et d’un rouge pour le deuxième ligne Helmbacher (55e) pour plaquage dangereux.
Gatuingt, entré en jeu à la mi-temps, écopera lui aussi d’un carton jaune pour antijeu (79e). Rien à faire, le fil était définitivement perdu et l’efficacité retrouvée des Trélissacois, notamment des avants avec un essai du troisième ligne et capitaine Laporte (60e), puis un chacun pour les deuxième ligne Lavergne (73e) et Bencivenga (79e), leur permettait de réduire le score (48–41, 79e).
« On a presque eu le bonus offensif trop tôt dans la partie », concédait avec le sourire le capitaine dacquois. Revenu à sept points, le SAT aurait même pu arracher le match nul mais un en-avant dans les arrêts de jeu mettait fin à leur espoir de hold-up. « On est quand même content d’avoir gagné et la première mi-temps va être une bonne base de travail », concluait Tauzin. À Dax, la saison peut commencer.