Noël loin de leurs foyers, pour les étrangers de l’USD
FÊTES
Beaucoup de joueurs originaires des antipodes n’ont pas pu rentrer pour Noël. Ils expliquent ce que représente cette fête chez eux
Saki Bureitakiyaca dans les rues de Dax, à la veille de Noël, en compagnie de Martin et Nadine Dreyer et de leur bébé, la petite Mardine, né le 16décembre dans la cité thermale. (PHOTO LOÏC DEQUIER)
OLIVIER BONNEFON This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.
C
’est loin les Fidji, la Nouvelle-Zélande, Tonga, l’Argentine ou l’Afrique du Sud, quand on est joueur à Dax et que l’on n’a pas le salaire royal de Dan Carter pour s’offrir des vols en classe affaire afin de rentrer à la maison. Alors pour Noël, le Fidjien Saki Bureitakiyaca, comme nombre de joueurs de la talentueuse légion étrangère de l’US Dax, ont préféré rester dans les Landes ou à proximité et se concocter un programme bien tranquille.
«Quand vient Noël, je ressens inévitablement le mal du pays. Ma famille et mon pays me manquent beaucoup. Cette fête religieuse a une grande importance dans mon île, que l’on ne mesure pas ici où les gens ont moins la foi et pratiquent peu. C’est un moment où l’on offre son cœur à Jésus pour débuter une nouvelle année », explique, dans un mélange de français et d’anglais, l’ailier natif de Suva.
Spirituel et festif
Hier soir, Saki avait prévu d’aller assister à la messe de minuit à la cathédrale, bien qu’il ne soit pas catholique mais protestant. Peu importe, selon lui. Il voulait se recueillir avec d’autres croyants. Et ensuite, il souhaitait partager un bon repas avec un ou deux amis des îles restés à Dax, comme lui.
«Des copains du club sont partis retrouver des amis ou de la famille dans d’autres coins de France ou d’Europe, à l’image de James Lakepa qui est parti à Strasbourg avec Apisai Naqalevu. Géronimo Albertario est à Londres. Martin Chiappesoni Restano à Toulouse. Esava Delai à Auch. Ignacio Mieres est allé voir des amis à Dubaï.»
«Aux Fidji, Noël se passe traditionnellement avec la famille, poursuit Saki. On va au service religieux qui est un peu exceptionnel et plus long que d’habitude avec de jolis chants. Et ensuite, on se retrouve pour partager la nourriture. On cuit les aliments dans un four creusé dans la terre, à l’étouffée, appelé lovo. Les poissons, le poulet, la viande mijotent dans des feuilles de bananiers et sont servis avec du taro ou du lait de coco.»
Aisea Koliavu, troisième ligne de l’US Dax, est né de son côté à Wellington en Nouvelle-Zélande, dans une famille mélanésienne. «Ma mère est à moitié Tongienne. Et chez nous aussi, Noël est très religieux. On chante, on se retrouve pour prier et partager un repas traditionnel, cuit à l’étouffé. Avec de bonnes viandes, de succulents poissons. Et puis on va voir les gens qui sont dans le besoin, pour leur offrir de la nourriture et des cadeaux.»
Pour Martin Dreyer et sa femme Nadine, nés dans une petite ville proche de Cape Town en Afrique du Sud, Noël est également un moment très familial et religieux. «Cette année, nous avons décidé de rester en France car nous avons eu la joie d’être parents pour la première fois d’une petite fille, née le 16décembre à la maternité de l’hôpital de Dax. Mes parents vont venir nous voir. Ils arrivent par avion le jour de Noël.»
Martin et Nadine ont prévu de passer la journée à Bordeaux avec leurs parents, puis de rentrer à Dax avant de se promener dans les prochains jours dans la région, avec leur bébé. «Ma région d’origine a de très beaux paysages avec des montagnes et du vignoble. Stellenbosch n’est qu’à une vingtaine de minutes par la route», glisse Martin. «Pour Noël, on ne fait pas de lovo (rire) mais des grillades avec de très bonnes viandes locales, sur un barbecue. On passe presque toute la journée à manger et boire en famille. On s’offre des cadeaux.»
Noël est le temps des bonnes résolutions et des projets, ici comme aux antipodes. Martin Dreyer souhaite encore jouer quelques saisons au rugby avant de reprendre à 100% ses activités dans les compléments alimentaires et la santé, pour la société américaine Mannatech.
Aisea Koliavu, de son côté, hésite entre une carrière dans la banque ou comme éducateur spécialisé, deux métiers qu’il a déjà pu exercer avant de venir en France jouer au rugby. Tandis que Saki qui apprend le français, veut étudier l’économie et le commerce. Mais tous espèrent surtout que l’US Dax va faire une bonne saison dès la reprise. «On aime beaucoup cette ville, les gens, la vie ici. C’est tranquille et agréable.»