Pro D2 : « C’est un bon challenge à relever », déclare Vincent Etcheto sur son arrivée à l’US Dax
Par Nicolas Azam - This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.
Publié le 07/08/2025 à 19h00.
Le nouvel entraîneur du club landais explique son arrivée à l’USD ainsi que sa volonté de donner une identité forte à son équipe. Le maintien sera, une nouvelle fois, la priorité du club
À une semaine du premier match amical de l’US Dax face au Biarritz Olympique (le 14 août, à 17 h 30, à Saint-Jean-de-Luz), le nouvel entraîneur du club de la cité thermale, Vincent Etcheto, revient sur son arrivée dans les Landes et son intention affirmée de donner une identité forte à son équipe.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre l’US Dax cet été ?
C’est allé très vite. J’avais des rapports cordiaux avec Benoît (August, NDLR) depuis qu’on s’est rencontrés dans un contexte extérieur. Il y a quatre ans, il m’avait fait une proposition avant que je signe à Angoulême. C’était un premier contact et on s’était dit qu’on travaillerait ensemble.
Puis, la direction du club a fait le choix de modifier le staff. Je ne vais pas entrer dans tout ce qui a été dit et écrit ces dernières semaines. Il a fallu que je prenne une décision. Après Montpellier, je suis resté au chômage plus d’un an mais j’avais encore cette envie de travailler. Cette opportunité est un compromis idéal pour moi : rejoindre un club historique dont je connais les qualités, tout en étant à 30 minutes de chez moi (à Bayonne, NDLR). C’est un bon challenge à relever.
Après votre passage à Montpellier, dans quel état d’esprit abordez-vous ce nouveau challenge ?
À Montpellier, j’étais en mission sauvetage. J’ai passé huit ou neuf mois là-bas. J’ai réussi à mener à bien cette mission. Ensuite, je n’ai pas retrouvé le plaisir que j’aime dans ce métier.
Ici, j’arrive en prenant les manettes sportives d’une équipe ambitieuse qui a fait une très bonne saison il y a deux ans. L’année dernière a été un peu plus difficile mais cela reste correct. C’est un groupe avec des joueurs de qualité, ancrés dans le territoire. L’idée est de conserver les réussites passées et d’apporter ma touche, avec un staff très jeune
Justement, comment avez-vous construit ce staff ?
La première personne avec qui j’ai voulu parler, c’est Olivier August. Je connaissais ses qualités après ce qu’il avait fait du côté de Peyrehorade. Je sais que l’an dernier a été compliqué pour lui mais je trouve important d’avoir quelqu’un du cru, qui connaisse les joueurs et le club. Je lui ai expliqué ce que j’attends de lui sur le contenu des entraînements et ses prérogatives. C’est important de clarifier tout cela.
Ensuite, j’ai insisté pour avoir Félix Le Bourhis à mes côtés. Je le connaissais en tant que joueur. Il a ensuite fait ses classes et passé ses diplômes d’entraîneur. Je connais son sérieux et sa capacité à être un bon entraîneur de la défense. Il me complète dans le jeu de trois-quarts. On a passé du temps ensemble à l’Union Bordeaux Bègles et à Bayonne donc il connaît ma façon d’entraîner. Comme nous étions un peu dans l’urgence, il me fallait un gars en qui j’avais une totale confiance.
Enfin, il y a Thomas Synaeghel. Il nous fallait un spécialiste de la mêlée car c’est une guerre cruciale en Pro D2. On avait besoin de quelqu’un de compétent qui connaissait le club et son état d’esprit. Il est parfait.
Que comptez-vous apporter à ce groupe de joueurs ?
J’ai vraiment envie de donner une identité à cette équipe. C’est une équipe joueuse mais il ne faut pas qu’elle tombe dans la caricature. Il faut trouver de l’alternance pour en faire une équipe complète. C’est une équipe qui peut avoir une très bonne conquête, solide sur le jeu d’avants. Il faut que le message soit clair pour que les joueurs puissent se l’approprier.
On aura les six premiers matchs du bloc pour faire des ajustements. J’accepterai les critiques. L’environnement est compliqué. Il y a eu des changements. Dans une ville passionnée comme celle de Dax, les gens parlent beaucoup. Et les réseaux sociaux accentuent tout ça. Je serai un peu le paratonnerre et ferai tout pour instaurer de la sérénité dans le staff. On sait qu’il y aura des moments de joie et des moments plus difficiles. Il faut être prêt à anticiper l’urgence, d’autant qu’en Pro D2, on y est confronté presque chaque semaine.
Quel rôle allez-vous accorder à la formation et aux jeunes joueurs dans votre projet ?
Quand on est manager, on est de passage. Il faut savoir s’imprégner de la culture du club sans aller à contresens. Il est hors de question de tout révolutionner quand je vois le travail que réalise Thierry Gatineau (le directeur du centre de formation, NDLR). Il est donc essentiel de collaborer.
Par exemple, on a des jeunes de qualité qui s’apprêtent à participer aux étapes de l’In Extenso Supersevens (le 23 août, NDLR). Mais je compte également sur eux pour disputer les matches amicaux. Il faut pouvoir garder cette passerelle permanente avec les Espoirs. Pour l’instant, nous avons un groupe de 45 joueurs. On va faire avec les moyens du bord car on sait que le budget est limité.
Pour l’instant, comment se déroule la préparation estivale ?
Sébastien Louis a pris en charge la préparation physique. De son côté, Tim Jaubert est arrivé sur la partie musculation. À mon arrivée, je ne connaissais ni le groupe ni les méthodes de travail. Néanmoins, je connais le projet que je veux mettre en place donc j’ai voulu faire du rugby immédiatement. Il y a eu du travail de cellule, sur les compétences individuelles (skills) ou encore sur les aptitudes au ruck.
On a pu monter crescendo sur les trois premières semaines car on a eu peu de blessés et de joueurs arrivés en surpoids. Pour entrer dans le détail, on a fait une semaine sur les sorties de camp, une sur la zone d’initiative et une sur la zone de marque
Avez-vous déjà identifié des axes prioritaires de progression ?
Il y en a beaucoup et il y en aura toujours. On veut continuer à conserver le ballon comme ce qui était fait avant et parvenir à trouver de l’alternance sur les formes de jeu. Il faut qu’on parvienne à mettre en place une ligne de défense solide. Il est également important d’avoir une circulation du troisième rideau qui soit vraiment compacte et en relation avec ce qu’on met en place sur le premier rideau. Ce sont des choses qu’il faut régler et qui ne se font pas du jour au lendemain.
Quelle est votre vision sur la gestion du groupe au cours de la saison ?
On ne va pas faire de promesses. On gérera cela en fonction de l’homme en forme, au ressenti. Ce sera une discussion entre moi, Benoît et les membres du staff. On essaiera d’être dans l’adaptation, selon que l’on joue ou non sur un terrain synthétique. Notre objectif est de mettre tous les joueurs au niveau. Il y aura une gestion du « hors groupe » différente. Les joueurs ne seront pas livrés à eux-mêmes à partir du jeudi. On continuera de travailler avec eux et de progresser ensemble.
Quels liens souhaitez-vous tisser avec les supporters ?
Je ne suis pas du genre à organiser des serrages de mains officiels avant les matchs ou à aller boire un coup à la bodega. C’est quelque chose qui doit se faire naturellement. Je n’aime pas les choses calculées. Si, un jour après un match, j’ai envie de dire aux joueurs : ‘’On va se soûler’’, ça m’arrivera peut-être. Je sais que Dax est une ville de passionnés. Je retrouve des codes communs avec Bayonne (corridas, fêtes).
Je suis content d’aller rencontrer les supporters. Je ne me suis jamais caché et je ne passerai pas par les coursives. Je traverserai la foule quoi qu’il arrive. Je serai toujours capable de répondre aux gens, d’expliquer le pourquoi du comment. J’essaie de donner du sens à ce que je fais. Parfois, je dirai : “Pardon, je me suis trompé”. Et d’autres fois : “J’avais raison.
Quel serait, selon vous, un premier bilan réussi en fin de saison ?
Le minimum, c’est de se maintenir. Si on peut le faire très tôt, c’est toujours mieux. J’ai dit aux joueurs qu’il fallait que l’on soit à l’aise jusqu’au mois de janvier. Si, au début de l’année prochaine, on n’a pas de marge, on va souffrir toute la fin de saison. En revanche, ce sera le moment où l’on pourra se dire : “On vise un peu plus haut”. Personnellement, je ne serai pas déçu de terminer 8