La réponse de Benoit August dans SUD-OUEST
Grand club de rugby landais : « On peut discuter, mais ce projet, c’est juste celui de Monsieur Cazeaux », répond Benoît August
Le projet de grand club de rugby landais revenant sur le devant de la scène, le président de l’US Dax, Benoît August, explique avoir contacté son homologue montois Jean-Robert Cazeaux pour en discuter. Mais il attend toujours de voir le projet concrètement
Après la présentation dans « Sud Ouest » du projet de grand club de rugby landais du président du Stade Montois, Jean-Robert Cazeaux, son homologue de l’US Dax, Benoît August, explique qu’il n’est pas contre sur le fond, mais en impliquant tous les clubs du territoire. Et il n’est pas tendre sur la forme. « Si sa stratégie est de faire que le projet ne se fasse pas, il ne s’y serait pas pris autrement. »
Avez-vous reçu le projet évoqué par Jean-Robert Cazeaux ?
Non. C’est un projet qui date de très longtemps car il y avait eu une réunion entre lui, Philippe Jacquemain, Jean-Louis Berot et Gilbert Ponteins (début 2020). Ils avaient évoqué cela en disant qu’il y avait des choses sur lesquelles discuter, mais depuis, nous n’avons jamais eu de retour. Depuis que le projet refait surface, je l’ai appelé - il y a près de trois semaines - on a discuté et je suis toujours dans l’attente de recevoir le projet sur le bureau. Il devait me l’envoyer, mais il n’a pas dû trouver le code morse pour le faire. Mes dirigeants n’ont rien reçu non plus.
Vous êtes président de l’US Dax depuis deux ans et vous n’avez pas été sollicité directement pour ce projet ?
Il n’y a pas de guerre d’ego, le club reste de toute façon au-dessus des personnes. En revanche, apprendre ce genre de projet dans « Sud Ouest », qui engage l’avenir de l’US Dax, sans en parler aux dirigeants ou au président, ce n’est pas la meilleure manière de faire aboutir les choses. C’est forcément quelque chose qui ne fait pas plaisir, mais je ne suis pas vexé. Rien n’est sur la table et nous n’avons pas prévu de nous revoir. On est prêts à discuter - on se rapproche d’ailleurs de Saint-Paul-lès-Dax pour nos jeunes cadets et juniors - pour voir comment cela peut se réaliser.
« Si sa stratégie est de faire que le projet ne se fasse pas, il ne s’y serait pas pris autrement que de l’évoquer de cette façon-là »
Êtes-vous en faveur du rapprochement entre le Stade Montois et l’US Dax ?
Par principe, je ne suis pas contre, mais c’est quelque chose qui se discute et qui n’intéresse pas uniquement les sociétés US Dax et Stade Montois. Si on veut revoir du rugby de très haut niveau dans le département, ça peut passer par un rapprochement, mais il faut un projet de bien plus grande envergure que celui de seulement deux clubs. Tyrosse, Peyrehorade et bien d’autres sont aussi partie prenante sur la formation des jeunes. On peut, avec un projet réfléchi, arriver à retrouver l’élite, mais je suis aussi très attaché au rugby de club et je serai toujours opposé à la disparition des entités.
Que pensez-vous du projet dévoilé ?
C’est un projet unilatéral, celui de Jean-Robert Cazeaux. J’ose espérer que c’est seulement une ébauche, car c’est quand même un peu fort de café de dire que l’équipe première jouera à Mont-de-Marsan et les équipes de jeunes à Dax. Ce n’est pas comme ça qu’on arrive à fédérer les gens. Si sa stratégie est de faire que le projet ne se fasse pas, il ne s’y serait pas pris autrement que de l’évoquer de cette façon-là. Il est peut-être temps de se remettre autour de la table pour discuter d’un projet comme celui-là mais pas en disant que tout se passera chez moi et que pour les autres, vous verrez plus tard.
« Rien n’est impossible mais monsieur Cazeaux n’a pas la notion de ce que demande la gestion d’une équipe en Nationale »
Dans ce projet, il y a la possibilité de voir évoluer une équipe « Rugby Landes » en Top 14 et une « Rugby Landes développement » en Nationale…
Rien n’est impossible, mais Monsieur Cazeaux n’a pas la notion de ce que demande la gestion d’une équipe en Nationale. Il faut avoir 3 à 4 millions de budget pour être compétitif et je ne pense pas que cela soit possible d’avoir une équipe en Top 14 et une en Nationale avec un tel budget. Il y a un modèle économique à trouver mais ce n’est pas certain que les partenaires de Mont-de-Marsan et Dax soient prêts à doubler leurs aides car il y a une nouvelle équipe. Et ce n’est pas la multiplication des petits pains qui fera qu’on va y arriver.
Vous aviez suivi de très près la dernière tentative de rapprochement entre le Biarritz Olympique et l’Aviron Bayonnais en 2015 ?
On avait vécu une intersaison très compliquée (il était alors entraîneur des avants du BO, NDLR) et là, Biarritz et Bayonne avait ficelé un projet qui était très bien monté. C’était intéressant, avec de la vraie formation et la continuité des deux clubs à un niveau moindre, tout en gardant les couleurs et les identités. Il faut, dans les discussions, mettre aussi les associations, les supporteurs et les politiques. Ce n’est pas quelque chose qui se fait en claquant des doigts, par la volonté d’une personne qui veut monter un grand club. L’idée d’avoir une entité supérieure est sûrement la bonne direction à prendre, mais quand on voit l’engouement et la ferveur de ce match d’accession, on n’a pas envie de voir disparaître ces histoires.