Avec mes excuses je n'avais pas prévu la présentation du match. VU lmon retard je la met ici, il suffira de l'effacer et de la mettre dans la rubrique ad-hoc quand elle sera arrivée à destination.
Présentation d'USD-USON
Paradoxe que ce match, où un pensionnaire historique de l’élite du rugby national reçoit dans ses petits souliers un promu aux dents juste assez longues pour ne pas rester plantées dans le gazon. En effet, traditionnellement, la venue d’un nouveau pensionnaire aurait pu être considérée comme un match clé qu’il faudrait gagner absolument. Ca a été le cas la saison dernière lors de la venue de Vannes ou de celle de Soyaux-Angoulême, de Provence Rugby ou bien de Massy un peu avant.
Oui, mais voilà. Depuis plusieurs années, l’USD évolue juste au dessus de la ligne de flottaison du rugby pro, quand elle ne se permet pas de temps en temps de boire la tasse et de se retrouver repêchée par le fond du caleçon. Pendant ce temps là, dans la Nièvre, un chef d’entreprise à succès s’est mis dans le crâne d’accéder au second étage national professionnel et de pérenniser sa présence à cet échelon, patiemment, sans bruit, en mettant les wagons de son projet dans le bon sens. Et dans le contexte rugbystique actuel, où le compte en banque fait office de poisson dans lequel les devins regardaient l’avenir, il faut bien dire qu’avec son budget deux fois supérieur à celui des locaux, l’USON a de quoi foutre la trouille à tout dacquois qui se pose des questions sur la survie professionnelle du club.
La présence de ce club n’a culturellement rien d’anormal. La Bourgogne a toujours été une terre de rugby, même si Nevers est un peu à l’écart du cœur de ce rugby qu’est la région du Creusot, de Montchanin, de Montceau-les-Mines, Chalon ou Macon. Son ascension n’est pas une surprise tant sa structuration a fait qu’il était programmé, si ce n’est attendu, à ce niveau depuis un moment déjà. Alors voilà l’ogrillon jaune et bleu en visite dans la cité thermale ce soir.
Sur le papier, l’équipe a parfaitement le profil pour évoluer de façon satisfaisante à ce niveau. Le recrutement a de quoi étonner et inquiéter. Des joueurs d’Albi, et pas des moindres, de l’USAP, de Vannes, de Montauban ! Et ce soir, ce sera l’occasion de voir cette armada mise en place par l’expérimenté et réputé Xavier PEMEJA :
La première ligne sera formé de l’ex-albigeois Max CURIE, de l’excellent et chevronné Jonathan GARCIA venu de Vannes (Avant, il est passé par La Rochelle, Brive, Agen, Bourgoin…) et surtout de Jean-Philippe GENEVOIS arrivé de l’USAP (il a évolué avant, excusez du peu, à Bourgoin, Toulon et au BO !) en même temps que l’ouvreur formé au Stade Toulousain Mathieu BELIE. En seconde latte, le capitaine sud-af Conrad BASSON, qui est passé par Bourgoin et le LOU avant de poser ses valises dans la cité nivernaise la saison passée sera associé au rugueux samoan Senio TOLOFOA. La troisième ligne m’effraie personnellement avec un Gauthier GIBOUIN dont on connait le frère Florent, et qui est venu de Montauban après avoir été formé à Bègles, un numéro huit puissant et pénétrant qui nous avait fait des misères lors de son passage à Narbonne, l’international samoan Manaia SALAVEA, et celui que je considère comme le meilleur flanker de ProD ces deux dernières années, l’ex-albigeois Fred QUERCY. Ce paquet qui allie puissance et expérience s’annonce particulièrement dur à bouger.
Il ne faudrait toutefois pas penser que l’USON, c’est un mammouth à 16 pattes qui déblaie tout sur son passage et se repose sur ses buteurs Mathieu BELIE et Loïc LE GALL, venu d’Albi, lui aussi. Même privé du tonitruant centre canadien Conor TRAINOR, blessé la saison passée à Vannes en en fin de convalescence, du monstre Nasoni NAQIRI KUNAVORE qui faisait avancer l’attaque d’Albi les saisons passées et de l’ex-biarrot, columérin et angoumoisin Ilikena BOLAKORO, la ligne de trois quarts avec François HERRY et Rudy DERRIEUX, l’ex-albigeois Lucas BLANC et le très controversé Josaia RAISUQE est tout à fait apte à embraser la pelouse de Maurice Boyau. Ajoutez qu’il ne faudra pas faire n’importe quoi aux yeux de l’arbitre, sinon Mathieu BELIE et Loi LE GALL se chargeront de nous punir.
Le début de saison des Nivernais est comptablement mitigé : 2 victoires à la maison face à Vannes (24-21) et Massy (32-3) pour trois défaites à l’extérieur, sèches à Angoulême (5-27) pour l’inauguration de la saison, à Perpignan, où l’USON a tenu une heure (19-35) et à Aguilera (20-32). Mais ne nous y fions pas, le niveau de jeu proposé n’a en rien été une insulte à la division. L’USON envoie du jeu, sait être rugueuse. Alors le principal argument que l’USD aura à faire valoir ce soir, c’est son acquis commun, son expérience des joutes âpres, sa cohésion face à une équipe complètement chamboulée, qui présentera neuf recrues sur le terrain au coup d’envoi. Et même si ces recrues, on l’a vu, font montre d’un sacré vécu, la cohésion qui est en train de se faire et qui ne manquera pas de faire de cette équipe une équipe forte de la division n’est pas encore à son apogée.
L’USD ne voulait pas perdre à la maison cette saison, comme elle l’a malheureusement trop fait la saison dernière, et la défaite de la première journée n’est en rien une infamie quand on voit comme le FC Grenoble est allé gagner à Jean Dauger hier soir. Toutefois, dans la situation dans laquelle elle s’est collée depuis plusieurs saisons, avec une dynamique qui fait incontestablement penser à l’exact opposé de celle de l’USO Nevers, il ne faut pas perdre de temps, il ne faut pas lâcher un pouce de terrain dans l’âpre lutte pour ne pas quitter le rugby professionnel. Le dernier match à Massy a montré que l’USD pouvait se reposer sur une volonté collective, une envie de ne rien lâcher et une défense qui sont plus sa marque de fabrique qu’un jeu de ligne voulu ambitieux, mais qui reste balbutiant malgré quelques éclairs. Nicolas CACHET devra retrouver la précision qui l’a fuit la semaine passée. On peut faire confiance au garçon. Mais si l’équipe n’arrive pas à se transcender, lâche mentalement comme à Bayonne il y a deux semaines ou prend le promu de haut, la punition et la désillusion seront au rendez-vous.
Ce soir, ce ne devrait pas être une partie de plaisir, quoiqu’avec nos gars, on ne peut jurer de rien, mais mon dieu !, que ce visiteur impose le respect.
Bonne soirée, bon match, allez les Rouges et Blancs !