Le match vu par Sud-Ouest
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Fédérale 1. Un avertissement sans frais pour l’US Dax
Les Dacquois ont conquis une victoire bonifiée ce dimanche contre Rennes (31–6). Mais ils ont alterné le bon et le moins bon : une attitude qui pourrait coûter cher face à des équipes
Il faisait un temps printanier et les filles des Pachys de l’US Dax venaient de l’emporter face au Stade Bordelais en Fédérale 1 féminine (22–17), histoire de transmettre la bonne énergie à leurs collègues masculins qui accueillaient Rennes.
Mais le président de l’USD, Benoît August, a dû prendre le micro pour rappeler tout le monde à la vraie vie, celle qui meurtrit et qui tue. Pour ce premier match à domicile depuis la mort du jeune Victor Faget (17 ans) le 2 février dernier, le club a tenu à lui rendre hommage, lui qui était licencié à l’US Dax athlétisme. En un instant, une grande émotion s’est emparée des tribunes du stade Maurice Boyau avant que le jeu ne reprenne ses droits.
Courant alternatif
Les corps des joueurs des deux équipes étaient là mais les esprits ailleurs. Côté dacquois on alternait ainsi beaux enchaînements et moments d’égarement collectif. « Le petit quart d’heure d’échauffement en plus nous a peut-être ramollis », tentait d’expliquer l’ouvreur Berchesi après le match. Malgré une grosse possession de près de trois minutes après le coup d’envoi, les locaux subissaient le rythme.
Heureusement pour eux, les Rennais avaient des occasions mais à chaque fois gâchées par des approximations dans les transmissions. Pour ne rien arranger, la mêlée et la touche dacquoises perdaient vite le deuxième ligne Helmbacher et avaient du mal à trouver ses marques. Puis le pilier Dumain écopait d’un carton jaune (12e).
Au milieu de ce faux rythme, c’est enfin une superbe accélération de Pilati qui réveillait l’équipe et son public. Après un décalage, l’ailier semait la défense rennaise avant de transmettre à Berchesi qui, malgré deux Rennais sur le râble, aplatissait derrière la ligne (7–0, 27e). Cependant, les joueurs de Frédéric Tauzin et Stéphane Barbéréna ne parvenaient pas à garder l’élan et laissaient Rennes revenir au score juste avant la mi-temps par le pied d’Ollion (7–3, 39e).
Pilati en feu
Pour être sûr de ne pas retomber dans le même schéma qu’en première période, Pilati rallumait la mèche au retour des vestiaires. Le deuxième ligne Loiret avait suivi et le ballon rebondissait jusqu’à l’arrière Prat qui réussissait un retour intérieur pour filer à l’essai (12–3, 43e). « Quand la conquête est en difficulté, c’est aussi à nous de chercher les espaces. Mon rôle est de mettre du peps et pour ça j’ai mes qualités de vitesse et de changement de rythme », confiait l’ailier. Mais les Rennais ne lâchaient rien et profitaient de l’indiscipline adverse pour réduire le score (12–6, 47e).
De leur côté, les rouge et blanc ne voulaient pas les laisser espérer. En réponse, ils allaient de nouveau trancher dans le vif par Dechavanne (19–6, 48e). L’avance au score se creusant, le staff faisait alors tourner l’effectif en vue du prochain déplacement à Nantes. Ce sang frais permettait aux Landais de tenir le ballon, d’éprouver la défense bretonne et de monter les barbelés dans leur camp pour ne pas encaisser d’essai mais en marquer deux par Auzqui et Delai (31–6, 74e).
Vainqueurs à l’usure physique et mentale, les Dacquois étudieront sûrement les trous d’air qui ont aussi fait partie de leur copie pour ne pas se faire surprendre par les adversaires à venir que sont Nantes, Tyrosse et Cognac.