Voilà un bilan des deux années d'existences du KP07. Bonne lecture
"Le Kommando Pirate 07 est né quelques jours avant la finale de Pro D2 de 2007 à Bordeaux.
A cette époque l'engouement pour l'USD était très fort, en témoigne la moitié du stade Chaban-Delmas en rouge et blanc et les chants discontinus dans le virage nord.
Le top 14 en poche, le Kommando Pirate décide de s'installer dans le pesage nord de Maurice Boyau. Les pesages, ces places les moins chères du stade, debout et sur ces vieilles marches en béton, derrières la main courante à moitié rouillée rêvaient de vivre. Sans prévenir, le KP07 enfonce la porte de l'USD pour le premier match de la saison 2007/2008 contre Toulouse. Du monde dans le nouveau kop, des pots de fumées pour l'entrée des joueurs, des drapeaux artisanaux, un mégaphone, une bâche, des chants, toujours des chants. Le club et sa sécurité croyaient passer une saison tranquille, sous le feu des projecteurs du Top 14, la « famille » dacquoise de retour en haut, comme avant, avec son peuple bien calme. Mais voilà, une troupe d'agitateurs en a décidé autrement, avec comme rêve un kop indépendant actif et festif dans le pesage nord.
La bombe du match contre Toulouse a bien pété à la gueule du peuple de Maurice Boyau. Les journalistes ont trouvé l'idée originale, les autres supporters de l'USD se divisaient entre les pour et les contres. POUR un stade en feu, en fête, bruyant et coloré. CONTRE une horde de sauvages venues tout droit des stades dangereux du foot, hooligans et trop ultra.
La saison se poursuit et les rapports avec le club sont mitigés : l'envie de collaborer mais en ayant toujours l'impression de supériorité et d'autorité sur le Kommando Pirate. Ponteins salut l'initiative, donne un peu de monnaie au KP (un peu, n'allez pas vous imaginer trop de 0 après le premier chiffre, mais le geste est tout à fait respectable) et le club s&'engage à donner 10 invitations par match au KP. Un bon coup de pouce ces invitations, le KP étant composé d'une population par forcement friquée, faite d'étudiants, lycéens, travailleurs (plutôt pauvres) et sans-emploi. En contre partie le KP s'engage à respecter le règlement, même si la question est difficile à trancher sachant que chaque partie fait sa propre interprétation du règlement.
Bref, la saison se poursuit, l'entente est cordiale, le KP fait son chemin et reçoit de nombreux soutien dont celui qui reste le plus important et le plus sincère : l'association allezdax.com.
En avançant dans la saison, les membres du KP s'aperçoivent quand même que le club se contente de peu, et les rapports avec ce dernier deviennent pratiquement inexistants. Les réunions avec Ponteins ne se font jamais et les rencontres se limitent à quelques mots échangés avant les matchs à Maurice Boyau.
Lors du dernier match contre Perpignan, l'USD est déjà condamnée à la descente, Rudolph Berek dispute son dernier match avec les couleurs rouges et blanches, le KP et allezdax.com font un apéro tapas au kiosque des arènes. L'ambiance dans le kop du KP au pesage nord est chaleureuse, bruyante et festive. Pétards, chants, mégaphone, papelitos, des jeunes, des gamins, des parents. Bref, du soleil et de la vie. Alors que le club a réalisé une saison catastrophique, le KP a réussi son pari de tenir la saison malgré les attaques minables de certains.
Pour Berek, pour NOUS supporters indépendants, pour montrer que nous existons malgré le dénigrement de certains dirigeants, le KP allume trois pots de fumée lors de la sortie du capitaine dacquois. La fête se transforme en fiasco, la sécurité fait du zèle et le pesage nord se transforme en grosse bousculade, avec des perpignanais surpris par la tournure des événements, venus rejoindre le KP pour faire la fête, des coups partent et un Pirate se retrouve embarqué par la police. Voilà comment se termine la saison 2007/2008 pour le Kommando Pirate. On est loin de l'osmose après la finale de 2007.
La saison 2008/2009 se finit comme tout le monde le sait : l'USD descend une nouvelle fois en Pro D2. Des dirigeants amorphes, se coupant de la base du club : les supporters. Des dirigeants moralisateurs qui tentent d'excuser leurs piètres résultats par tous les moyens possibles, qui dénigrent les supporters allant jusqu'à leur reprocher de ne pas être content de voir les stars du Top 14 venir à Boyau.
Seulement deux voir trois matchs sortent du lot du côté du KP : Bayonne, Biarritz et Toulon. Pour Toulon on a même épargné le spectacle pyrotechnique à la sécurité, comme le KP est gentil...
Le KP (qui a rejoint le pesage sud à côté de la tribune de face) ne fut que l'ombre de lui-même cette saison, la faute à des dirigeants qui préfèrent avoir le calme dans LEUR stade. Il ne faut pas inquiéter Canal ni la ligue, ni prendre de risque, la sécu doit être tenace pour tenir le peuple et obtenir « la paix sociale » ! Allezdax.com aussi en fait les frais : on ne doit pas critiquer les « maîtres » qui décident dans le club, ni les joueurs qui font des prestations pitoyables.
Entre temps, le KP se fait interdire ses drapeaux pirate par la police. Le club fait mine de ne rien y pouvoir, mais les connivences entre club - police - sous - préfet sont trop faciles à griller. Drapeaux pirate ressemblant trop avec des insignes fascistes on nous a dit ! Doit-on rigoler ou plutôt s'inquiéter de ce genre de censure ? Qu'est-ce qu'on doit dire aux minots qui se déguise en pirate pour le carnaval, agitant les même drapeaux que nous ? Ils sont fascistes ? Ennemis de l'ordre ?
Puis on nous a fait comprendre que les papelitos ça ne plaisait pas, que la police et peut-être même Interpole et DGSE étaient contre nous. On a eu le plaisir de voir un RG traîner dans notre kop un quart d'heure, faisant mine de supporters les Rouges. Pitoyable. Degos qui ne dit plus bonjour, qui s'exite dès que l'on affiche un drapeau ou une banderole. Même les stadiers ont fini par être blasés, c'est pour dire...
L'USD jouera en Pro D2 l'an prochain, le KP a bouclé sa deuxième année d'existence. Une victoire pour nous malgré tout, on nous promettait mort au bout de quelques mois.
Au final, supporters indépendants de Boyau, KP, allezdax.com ou autres, on peut être fier de notre attitude. On a démontré que le stade pouvait vivre, qu'une âme pouvait exister à Maurice Boyau, que notre culture au sens noble du terme avait un sens, que la convivialité est bien là, non pas en haut de leur château de carte, mais en bas, en tribune, en pesage, que proposer quelque chose de différent est possible, et que sans les bâtons dans nos roues peut-être que le kop du KP aurait de la gueule.
Au KP justement, on a réussi à rassembler des gens différents, investis dans une cause. On s'est rassemblé, on a bâché ensemble, rangé. On a vécu de nombreux moments, joyeux ou non. On n’a jamais baissé les bras (ni notre froc d'ailleurs !), que cela soit face au club, à la sécurité, à la pluie et au vent. Malgré nos faibles moyens, deux ans après nos débuts, le kop du KP avait de la gueule contre Toulon et lorsque « U-S-D allez, allez, allez ! » retentissait dans un stade muet à dix minutes de la fin d'un match qui nous expédiait en Pro D2 ! Qu'une seule personne ose nous dire qu'on a pas de corones et que notre mouvement n'est qu'un feu de paille ! L'avenir nous dira ce que le KP va devenir et je finirai par ce proverbe gascon que j'ai trouvé par-là : « Enta plan laurar, que cau atelar son arai a ua estela » (Pour bien labourer, il faut atteler sa charrue à une étoile.)"