Slainte! Bourdon. Même si j'ai choisi de partager un peu de mon temps avec une communauté historiquement adversaire au Leinster depuis la victoire de Brian Boru sur Mael morda Mac Murchada à Clontarf le 23 avril 1014, j'ai une très grosse admiration pour le Leinster depuis l'émergence d'O'Driscoll et compagnie. En fait, je le confesse, j'aime les gens du Munster, j'adore l'équipe "d'en face"... Faut pas leur dire... :laugh: Quand on voit le chemin parcouru par cette équipe déjà talentueuse mais déficiente dans le combat, ce qui motivait de la part des supporters du Munster le sobriquet peu amène de "Lady Boys", on mesure les efforts entrepris. Mais plus que tout, le succès du Leinster, que j’espère voir rejoint à nouveau un jour par le Munster, devenu le challenger vieillissant qui m'a accueilli, permet d'espérer... D'espérer qu'un jour les 500 meilleurs joueurs du Monde ne soient pas concentrés dans une douzaine de clubs français, voire franco-anglais fortunés dirigés par des magnats, et qui proposeraient un Superissime Canalplussissime Gigantesquissime Muppet14 avec des équipes multinationales dénuées de la moindre racine, et suivie par les 12 meutes de supporters seulement concernés. C'est la survie même du rugby irlandais de haut niveau qui dépend des succès de leurs provinces, car sans résultat, les stars vont se barrer chez nous, et sans star pour nourrir l'image, les mômes ne viendront plus alimenter ce qui n'est après-tout que le quatrième sport du pays.
Elle m'a déjà fait passer de formidables instants de plaisir, cette équipe, mais là, en seconde mi-temps, j'ai eu la chair de poule. Si jamais les joueurs qui composent cette équipe, complétée par des joueurs du talent de Keith Earls, David Wallace, Paulie O'Connell, Jerry Flannery ou Tommy Bowe arrive à transposer en équipe nationale cette volonté, cette hargne, cette haine de la défaite qu'on voyait dans leurs yeux, on va peut-être, enfin, en prendre plein les carreaux. Mais voilà, en équipe nationale, rares sont les occasions où ces joueurs arrivent à ce niveau mental de motivation, c'est leur talon d'Achille.
De toute façon, qu'elle joue comme ça ou qu'elle se délite comme il y a quatre ans, on finira au même endroit à faire la fête... Pour oublier ou pour fêter, mais on fera la fête! Slainte!