Union Cognac – Saint-Jean : "Tous les joueurs auront le statut pro"
A LA UNERUGBY sourse S-O
Le coprésident maritime de l’Union Cognac Saint-Jean revient sur la toute première saison du club et son parcours en Fédérale 1, et se penche sur la suivante.
« Sud Ouest ». Quel bilan tirez-vous de la première saison de l’UCS ?
Christophe Lacombe Il est très bon… Rappelez-vous que les deux comités directeurs ne se sont rapprochés qu’il y a un an, à peine. Notre premier boulot était de fédérer les comités directeurs, l’administratif, bien avant le sportif. Personnellement, je suis tous les jeudis à Cognac pour l’aspect sportif.
Il y a bien des éléments qui clochent…
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Bien entendu. Nous sommes en train de réaliser un audit sur la saison qui vient de s’achever. Nous devons gommer nos points faibles et accentuer encore nos points forts.
Vous êtes aussi chef d’entreprise. L’UCS, est-ce une PME ?
Absolument ! L’Union est une PME d’une quinzaine de salariés dotée d’un budget de 1,8 million d’euros. Notre première grande décision de l’année a été de recruter un directeur administratif (Marc Mesnier, qui occupait le même poste au SA XV, NDLR). Cette arrivée va nous permettre de mener le club dans la direction souhaitée.
C’est-à-dire ?
Il nous faut repartir à la base et améliorer notre formation, structurer nos écoles de rugby respectives au RAC Angérien et à l’US Cognac.
Sportivement, comment analysez-vous cette saison ?
Nos U14 ont été très bons, puisqu’ils devraient disputer la finale de la Grande Aquitaine et puis quatre licenciés ont disputé la finale du challenge Orange à Marcoussis. Il y a bien longtemps que l’on n’avait eu de tels résultats…
Et pour les seniors ?
Les U23, les Espoirs, ont connu une saison compliquée, c’est vrai, dans un championnat relevé. Mais nous avons eu 45 gamins dans cette équipe, des jeunes qui ont envie de jouer au-dessus.
Qu’en est-il de l’équipe première, éliminée prématurément par Vienne ?
Je fais partie de ceux qui voient davantage le verre à moitié plein qu’à moitié vide. La saison a donc été réussie. Nous avons connu une série de 14matchs sans défaite, nous l’avons emporté à Tyrosse et peu d’équipes l’ont fait. Oui, la saison a été belle même si nous avons été éliminés dès les huitièmes de finale.
Qu’a-t-il manqué à l’UCS pour aller plus loin ?
Assurément, un supplément d’âme. Paradoxalement, la série des 14 rencontres sans défaite nous a fait croire qu’on était plus fort… Nous n’avons pas su élever notre niveau de jeu. Et puis, je voudrais dire un mot sur les désignations d’arbitre. À Vienne, l’arbitre désigné habitait à 15 kilomètres ! Ce n’est pas le fait du match mais quand même… Et puis au match retour, on mène 10–0 et on se prend un contre assassin avec un essai de 90mètres. Cela dit, nous sommes responsables car le groupe n’a pas su réagir.
Il n’était pas taillé pour l’aventure ?
N’oubliez pas que cette équipe était constituée de deux groupes de joueurs qui se rencontraient depuis plusieurs saisons, ce n’est pas neutre. Et puis, cette saison, nous avions des joueurs pluri-actifs et des pros, ce qui n’était pas simple à gérer. La saison prochaine, tous les joueurs auront le même statut pro.
La saison a aussi été marquée par l’incroyable derby remporté contre Niort à Marcel-Deflandre (17–22)…
Oui, c’était magique. 6000 spectateurs, un scénario incroyable…
À vous le sportif, à Lilian Tessendier l’administratif. Ce fonctionnement sera-t-il le même pour 2018–2019 ?
Oui. Je tiens à dire que la symbiose est parfaite avec Lilian. On a su se répartir les rôles. Être un hyperprésident comme je l’ai été pendant près de vingt ans, c’est usant.
Quelle sera l’ambition de l’UCS la saison prochaine ?
Nous avons toujours la ProD2 en ligne de mire pour l’échéance 2022. Alexandre Ruiz, arbitre professionnel, va s’occuper de nos U23. Quant à nos coaches, ils auront cette fois un groupe qu’ils auront intégralement choisi. Nous recrutons des gars dotés de savoir-jouer mais aussi de savoir-être.
Christophe Lacombe n’a pas oublié Saint-Jean
Il y a vingt ans, Christophe Lacombe entrait dans les vestiaires du stade champêtre de Pelouaille, à Saint-Jean-d’Angély. Le RACA recevait alors Marsilly. Cette saison, c’est à Marcel-Deflandre, en présence des caméras de la chaîne « L’Équipe », qu’il a assisté au derby face à Niort. Imaginait-il, alors, un tel parcours ?
« Je ne suis pas ambitieux mais entrepreneur. J’ai besoin de challenges pour avancer, répond-il. Toutes les saisons, l’objectif était de faire mieux que la précédente. Cela n’a pas trop mal marché. Nous avons pris la bonne décision en réalisant cette fusion. » Ce, même si celle-ci a provoqué le départ de certains dirigeants. « C’est vrai. Je respecte ceux qui ont donné beaucoup de leur temps pour le RACA et qui nous ont quittés. Mais les critiques venant des pseudos sympathisants, qui n’ont jamais rien fait pour le RACA, je m’en fous complètement », attaque l’ancien président du Rugby Athletic Club Angérien.
« Sur les deux terrains »
Un club qu’il n’a pas oublié : « Je serai présent à la fête de l’école de rugby le 24 juin. Je suis très content que le RACA existe toujours, son président, Luc Marin, se démène pour dynamiser l’école de rugby. » Et Christophe Lacombe de se faire à nouveau incisif à propos de la question des matchs joués à Saint-Jean-d’Angély. Seront-ils toujours d’actualité l’an prochain ? « Bien entendu. Je ferai remarquer aux grincheux que cette saison, il y a eu davantage de matchs à Saint-Jean qu’à Cognac. On jouera alternativement sur les deux terrains », rétorque-t-il.
Reste enfin la question de joueurs « historiques » du RACA, dont le capitaine Matthieu de Pauw, qui ont signé à Rochefort (lire par ailleurs). Là, le coprésident de l’UCS se fait plus bienveillant : « Cela me fait plaisir car ils vont retrouver François Crassat, qui a été dirigeant du RACA, que j’apprécie beaucoup. Je tiens à saluer Matthieu de Pauw, un mec bien, courageux, respectueux, doté de beaucoup de savoir-vivre. Bon vent à lui ! »
Reprise le 9 juillet
La reprise de l’entraînement est fixée au 9 juillet au parc des sports de Cognac. Le calendrier de la saison sera dévoilé le 25 juin. Concernant l’effectif, comme l’avait indiqué « Charente libre », Mounier, Bolavucu et de Pauw rejoindront Rochefort, Dorotte prend la direction de Trélissac. Enfin, Gateau a signé à Céret.
Richard Aho (SA XV), Sabri Gmir (Béziers), Gareth Burton (Bandon RFC), Wiehan Hay (Natal Sharks) Thibaut Visensang (Tyrosse), Baptiste Bonnet (Carqueiranne), Kolinio Ramoka (La Seyne-sur-Mer) et Théophile Sentenac (SA XV) seront eux à l’UCS.