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Rugby : Cognac et Dax prêts pour la Nationale, Trélissac dit non
Par SudOuest.fr
Publié le 07/06/2020
Mis à jour aujourd'hui à 16h25
La plupart des présidents de l’élite amateur ont adopté en fin de semaine dernière le principe de la création d’une nouvelle division dont les contours se précisent.
Plus le temps passe, et plus il plaide en faveur du projet Nationale. Après l’accord trouvé sur le terrain financier entre la Ligue et la Fédération française de rugby, les présidents de Fédérale 1 ont largement validé le principe de la création d’une nouvelle division, à la lisière de l’amateurisme et du professionnalisme.
Dès la saison prochaine, les 12 ou 14 meilleures équipes du troisième niveau français ferrailleront au sein d’une poule unique. Reste à connaître l’identité des futurs pensionnaires du Nationale (1).
Après la visioconférence réunissant les présidents de l’élite amateur, vendredi soir, la FFR a établi un classement basé sur le critère sportif. Elle a ensuite envoyé 18 invitations, au cas où un ou plusieurs candidats éligibles déclinent la proposition.
Ces derniers devaient se positionner avant ce mardi 9 juin. Les clubs conviés pouvaient se baser notamment sur les modalités de la compétition et sur son financement, via un document fédéral qui leur a été envoyé dès vendredi soir.
D’un point de vue budgétaire, les futurs protagonistes se partageront 1,3 million et bénéficieront chacun d’une enveloppe maximale de 100 000 euros, en fonction de leurs efforts sur le front de la formation. Une manne principalement destinée à couvrir les frais de déplacement de deux équipes, puisque le championnat espoirs sera calqué sur celui des équipes premières.
« Un truc grisant » pour l’UCS
Quatrième club de Fédérale 1 toutes poules confondues, Cognac-Saint-Jean et son nouveau manageur Fabrice Landreau n’ont pas ménagé le suspens : si Nationale voit le jour, cela ne sera pas sans eux. « On a d’ores et déjà donné notre accord, révèle le coprésident Lacombe. C’est un nouveau départ, un truc grisant. On est hyper enthousiaste. On n’a pas tardé à constater que cette perspective avait un peu plus boosté notre attractivité. » Plus de contacts, plus de CV, plus d’opportunité sur le marché des transferts.
« Évidemment que cela changera la donne sur le plan du recrutement. Avant cette annonce, on était un peu en stand-by, malgré les nombreux coups de fil d’agents proposant les services de leurs joueurs. Mais on ne souhaite pas se précipiter, car on sait qu’en cette année particulière, le marché offrira forcément de belles opportunités. » Sur laquelle il s’agira de sauter pour faire face à la recrudescence du nombre de matchs.
« On se dirige vers une poule à 14 clubs, selon le vœu du président Laporte, qui entend préparer les clubs de ce championnat à la densité de la Pro D2. »
"Sportivement enthousiasmant" pour Ponteins
Également convié à la fête, l’US Dax, n’avait toujours pas renvoyé son carton d’invitation ce week-end. C’est chose faite, depuis, le club ayant confirmé lundi soir sa participation à cette nouvelle division.
« Cette ‘‘élite’’ de Fédérale se fait finalement après un bras de fer et une grosse pression de la ‘‘Fédé’’. Sportivement, c’est enthousiasmant, convient l’ex-président du club et membre actif du conseil d’administration de l’USD, Gilbert Ponteins. Mais ça se fait sans beaucoup de moyens. Je ne m’attendais pas à si peu. 1,3 million à 14, ça fait 100 000 euros par club en arrondissant, avec des déplacements à l’autre bout de la France… Ça va être dur économiquement pour nous. » Comme ce le fut déjà la saison passée.
« Certains clubs avaient deux à trois fois notre budget, donc le problème existait mais on sera sur le terrain. Pour le recrutement, notamment devant, il va falloir du solide. Cette poule est censée préparer les équipes à la Pro D2. Maintenant qu’on sait où on va, les choses vont s’accélérer. »
Peut-être pas pour tout le monde. 16e sur le plan national et donc sur liste d’attente, Trélissac se donnait, en fin de semaine, le temps de la réflexion. La saison prochaine, le budget du SAT devrait osciller « entre 350 000 et 400 000 euros », selon le futur coprésident Jean-Jacques Trapy. Peut-être un peu juste pour jouer dans la cour des grands.
>>> Rugby : Trélissac dit réfléchir au National
« Dans un environnement économique complexe, nous continuons d’étudier les possibilités d’évoluer dans ce nouveau championnat pour la nouvelle saison 2020 – 2021. Ce nouveau challenge serait l’occasion de porter haut les couleurs du rugby périgourdin en France et d’y associer la dynamique associative, et entrepreneuriale de nos territoires », expliquait le club trélissacois dans un communiqué.
Trélissac : "manque de moyens, pas d’ambition"
Finalement, dans un nouveau communiqué publié ce mardi après-midi sur son site Internet et relayé sur les réseaux sociaux, le SAT a indiqué devoir "décliner l’invitation". "Les budgets actuels du SAT rugby, dans un contexte complexe et incertain, ne nous permettent pas de participer à un tel championnat national, expliquent les dirigeants. Ce n’est pas par manque d’ambition que nous déclinons l’invitation mais par manque des moyens. Nous travaillons dur, en collaboration avec nos joueurs, staffs, supporteurs et sponsors pour mériter dans les prochaines années de porter au plus haut fièrement les couleurs du club."
(1) Selon l’AFP, Albi, Blagnac, Tarbes, Massy, Dijon, Suresnes, Bourg-en-Bresse, Narbonne, Nice, Aubenas, Bourgoin, Vienne, Trélissac, Mauléon, Cognac-Saint-Jean, Saint-Jean-de-Luz et Dax ont reçu une invitation. Les Landais ont confirmé ce lundi 8 juin qu’ils l’avaient acceptée.