L'edito d'OBan

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Puisque nous sommes en périodes de fêtes, rappelons-nous la fiesta maousse qui avait suivi la victoire contre le Stade Rochelais à Bordeaux il y aura 10 ans le 20 mai prochain, et la fierté qui avait envahi le petit peuple rouge et blanc. Mes aïeux, quelle fiesta !

Dix ans plus tard, sans même lorgner du côté des Maritimes et de leur parcours exemplaire en matière de développement, de stabilité et d’humilité permanente, qui sans bruit, les a amenés à envisager le TopCanal avec sérénité, force est de constater que c’est une sacré gueule de bois qui s’est emparée de nous, une de ces gueules de bois tenace, coriace, qui vous vrille les méninges, vous empêche de penser, qui vous empêche de regarder la lumière et fait de vous des cloportes troglodytes condamnés à l’obscurité, fuyant ne serait-ce qu’un semblant de pénombre. De ce qu’on pouvait considérer comme des clubs jumeaux à défaut d’être siamois à cette époque, dans leurs discours, dans leur façon d’être, dans leur convivialité on peut dire aujourd’hui que l’un, studieux, volontaire et pragmatique, a réussi, là où l’autre, à force de renoncements et de repli sur lui-même représente un échec flamboyant.

Depuis le départ du Traitre, avec l’assentiment d’un état-major qui a fait montre de la plus complète absence d’ambition depuis le retour en ProEurosport, l’USD a suivi un trajet des plus chaotiques, dirigée à hue et à dia par des encadrements  débarqués de pas trop loin, pour ne pas dire de ses soutes, sans lignes de direction stable, sans idée novatrice, sans le moindre intérêt pour une formation qui aurait pu constituer une planche de salut, mais qui a été délibérément sacrifiée, et dont on voit les effets  aujourd’hui quand il s’agit de donner une seconde garniture à une équipe dont les cadres s’époumonent et s’usent jusqu’à la corne en essayant de sauver les meubles, mais un chemin chaotique qui la mène inexorablement vers le fond du classement, vers les bas-fonds d’un rugby dont elle a autrefois, jadis, il semble une éternité, côtoyé les sommets.

Certes, il ne s’agit plus aujourd’hui de rêver de grandeur et de puissance, mais quand même. Un peu d’ambition, un peu de nouveauté, un projet, ce ne serait pas un mal. On a eu le sentiment la saison passée, avec un directoire renouvelé et rajeuni, un entraineur en chef venu avec des idées, un début de recrutement sérieux (pour la première fois depuis dix ans !), qu’on entreverrait le bout du tunnel, patiemment, en allant se caller dans le milieu de la division, qu’on pourrait revoir du jeu, un jeu digne de ce nom et de l’Histoire du club, qu’on attirerait à nouveau des gamins, enfin bref, que l’USD ferait enfin à nouveau envie et ferait taire les quolibets qui se sont abattus sur elle et sa tribu depuis plusieurs années, et patatras ! Retour à la case départ.

Après un début prometteur, surfant quand même sur l’impréparation des équipes rencontrées lors du premier bloc, forte d’un fond de sauce mijoté depuis plus d’un an, on aurait pu espérer une saison tranquille, comme ces apéritifs dinatoires paisibles, dégustés au coin de la terrasse dans la douceur d’une soirée d’été, ou bien au coin de la cheminée, quand la bruine et le vent marin viennent nous tremper les os. Un complément rationnel des pièces apportées par la paire Goussebaire-PSA l’an dernier aurait pu assurer une saison festive, mais voilà. « Chez EUX, à Dax », on n’a pas de blé. « Chez eux, à Dax », il n’y a pas d’industrie, pas de potentat économique, pas de ressource pour soutenir le projet. « Chez eux, à Dax », il n’y a finalement pas grand-chose pour le rugby professionnel. Alors on a fait venir 2 joueurs et demi, une excellente trouvaille venue de Mâcon dont on doit la venue à Saint-André, un jeune écossais plein de bonne volonté et de jus, mais à qui il faudrait donner un baril de résine pour les mains et un Sud-Af amoureux de la région. Et le bois mort des saisons passées est resté. Et les tenons supposés riveter l’équipe, les leaders venus la saison passée, les joueurs venus pour faire de l’équipe une vraie équipe fiable de ProBis, les Joe, les MartinS, les Thomas, les Apisai, les Eseva, les Toa, les Ignacio, et ceux qui sont arrivés à se mettre à leur niveau comme Max ou Arnaud, ou bien les jeunots Adrien, Filimo ou Kevin s’usent et se cassent à chacun leur tour, sans que les réserves ne puissent prendre le relais, ce qui nous ramène à l’absence totale et néfaste de considération dont la formation à souffert avec les hommes à la sucette, profs de math, pseudos retours au bercail, et autres spécialistes de tout poil qui font les mauvais jours de la chaine cryptée supposée être devenue la chaine du Rugby et qui ne nous sert finalement que la bouillie qu’elle contribue à faire cuire dans des marmites mal récurées.

Alors de ce fait, quand après dix années de disette,  dix années de discours creux, défaitistes, de promesses d’un stade enfin digne de ce nom en remplacement de gradins en béton glacé vieux de plusieurs décennies, quand on a laissé entrevoir une glasnost entre le club et ses supporters après 9 ans de mépris ouvertement affiché et d’aigreurs partagées, comment ne pas comprendre le degré de frustration qui parcours les rangs de passionnés, dont certains  suivent ce club depuis plus d’un demi siècle, que le bouchon ne finisse pas par sauter ? La semaine passée, les joueurs en ont pris pour leur grade, c’est certain, dans des termes pas forcément amènes, ce dont mon camarade s’est excusé sur le forum, peut-être, mais en choisissant ce métier public, ils ont choisi de s’exposer, et doivent en assumer toutes les facettes. Bien sûr, Alex aurait pu adopter un langage plus châtié… Il aurait pu écrire par exemple « Cornegidouille, Messieurs les acteurs, la bouillie rugbystique que vous nous avez présenté a été digne de la déroute d’un ramassis de faquins sans honneur ! », ou bien « Les gonzes se sont comportés comme des caves décérébrés sans burnes qui ont tombé les falzars à l’heure de la fouille. ». Rien ne les empêche de venir répondre, quitte à nous remonter les bretelles comme l’ont  fait en leurs temps Benoit Bérilhe et Christophe Tournier qui sont restés malgré leurs engueulos des icones dans notre imaginaire rouge et blanc et qu’on continue d’adorer parce qu’ils ont porté et défendu fièrement nos couleurs.

Et quand les aigreurs gastriques se font trop fortes et remontent, comme après avoir trop bu d’un vin blanc frelaté à l’acidité d’une piquette tout juste digne d’un cubi en plastoc de mauvaise qualité, on peut lire ce que la feuille de chou rugbystique bihebdomadaire décrit comme du « vomi sur la toile ». Venant d’un canard de seconde zone expert en informations peu fiables, en rumeurs de transferts foireuses, en prises de positions partisanes dans des élections où le moins que l’ont puisse attendre de journalistes dignes de ce nom, et le maximum également d’ailleurs, et c’est valable pour tous les champs d’investigations de ce métier, ce serait des présentations de faits objectives dénuées d’analyses bancales faisant passer leurs auteurs pour les experts qu’ils ne sont pas, cela pourrait faire sourire. Mais si le linge sale se lave en famille, même si la famille dacquoise donne plus l’apparence d’un clan disloqué, aller étaler ce « vomi » sur une place publique qui se contrefout royalement de ce qui agite le microcosme rouge et blanc, c’est nul, archi-nul, et ça donne l’impression de tirer sur une ambulance qui s’est parée à nouveau de ses atours de corbillard. Et quant à la taupe de la préfecture,  vous savez, l’expert qui se tape sur le bide en interviewant les joueurs qu’il tutoie, qui est au bord de l’orgasme en commentant les matchs des Voisins de la préfecture autant qu’il endort les auditeurs en commentant les corridas de Toros y Salsa, celui-là même qui ne se prive pas d’égratigner l’USD lors des derbys, en même temps qu’il est le premier rempart des dirigeants de ce club quand il s’agit de dénoncer les agissements et les paroles des « hooligans » dacquois, c’est son terme, remonté des abysses de la mémoire, quand, dans une nouvelle saillie honteuse, ce foutriquet traite les supporters dacquois de « salopards », il nous honore, parce que comme dans le film de Fuller où ils ne sont que douze, les salopards sont prêts à se salir pour des idées, et ils restent constants, solidaires, et même si l’on se fout ouvertement de leur binette, ils sont toujours là pour supporter un machin qui leur échappe totalement, qui leur est totalement confisqué.

 

Alors aujourd’hui, je tiens à clamer haut et fort ma considération pour mes camarades, pour ma première famille rugbystique, et ma solidarité, même si je ne partage pas toujours leurs points de vue. Je tiens à clamer haut et fort que malgré les aléas, je kiffe les mecs qui sont venus ici et qui se dépouillent chaque semaine sur le terrain pour des couleurs mises en lambeau par un immobilisme, un ethno-centrisme, un entre-soi de petite bourgeoisie locale quand le club devrait s’ouvrir, un peu, et qui considèrent surtout les gens qui suivent le club comme autre chose que des suiveurs juste dignes à raquer à la caisse et à fermer leurs clapets. Je tiens à dire haut et fort qu’il me ferait plaisir de voir autre chose sur le visage de Rafael Saint-André que la mine d’un clown triste malmené par des évènements et un contexte qu’il n’a probablement pas vu venir lors de son arrivée l’an dernier. Et pour les autres, ailleurs, les vautours qui planent au dessus de la bête cachectique à l’agonie qu’on hésite à mener à l’abattoir depuis des années, vous pouvez aller vous faire cuire un œuf bien dur !

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